Black Swan

Définition

Le satirique latin Juvénal comparait les choses rares à des cygnes noirs : «  Un oiseau rare sur la terre, très rare comme un cygne noir ». Le terme de black swan (« cygne noir » en français) a été forgé dans son sens financier par Nassim Taleb dans son livre intitulé The Black Swan : The Impact of the Highly Improbable. Dans cet ouvrage, cet ancien professeur d’université et trader de produits dérivés décrit un type d’événements aux effets dévastateurs. Un black swan, c’est un événement dont la probabilité est faible mais qui a des conséquences catastrophiques.

black swan - cygne noir - tweet

N. Taleb assigne trois attributs principaux à ce type d’événements : 1/ une forte imprévisibilité ; 2/ des conséquences qui peuvent être graves ; 3/ une prédictibilité « rétrospective ». 

Ces trois attributs indiquent que : 

  1. Les cygnes noirs sont des événements rares, dont la probabilité est faible. 
  2. Lorsqu’un tel événement a lieu, il tend à avoir un fort impact. 
  3. Rétrospectivement, les causes qui peuvent expliquer un tel événement semblent évidentes : c’est ce qu’on peut désigner par le terme de prédictibilité « rétrospective ».

Les leçons de Nassim Taleb concernant les cygnes noirs

Pour illustrer son propos, N. Taleb donne l’exemple d’une dinde. Tous les jours, cette dinde est nourrie par son éleveur, si bien qu’elle finit par faire confiance aux hommes. Plus le temps passe, et plus les actions de l’éleveur contribuent à faire croire à la dinde que les hommes sont bienveillants. Et puis arrive la fête de Thanksgiving, pendant laquelle les familles américaines dégustent traditionnellement une dinde rôtie. Un événement convivial pour les ménages américains mais catastrophique pour les gallinacés sacrifiés. Cette catastrophe conduit notre dinde à revoir son jugement concernant les hommes.

On peut observer le même processus chez les humains. Lorsqu’on regarde dans le rétroviseur, les causes d’une catastrophe financière paraissent évidentes. Mais, lorsqu’un tel événement se produit, il prend tout le monde par surprise. Et, lorsque la prochaine crise qui secouera les marché arrivera, les analystes se demanderont sans doute pourquoi les signes avant-coureurs de cette crise sont passés inaperçus.

Faut-il donc chercher à savoir quelle sera la prochaine calamité qui fera plonger les marchés ? Faut-il essayer de savoir quelle catastrophe géopolitique ou naturelle se dessine à l’horizon ? Il n’est doute pas inutile de prêter attention aux scénarios catastrophes qu’agitent les experts pour définir un plan de secours au cas où. Mais il faut également s’efforcer de développer une certaine forme de patience. Car, même si on fait tout son possible pour se préparer au pire, il y a de fortes chances pour que, comme l’explique N. Taleb, la prochaine crise revête un caractère inattendu. Il faut donc à la fois se préparer à faire face aux menaces contre lesquelles les analystes nous mettent en garde, mais aussi attendre l’inattendu.

L’exemple du « Flash Crash »

Pour citer un exemple de cygne noir, on peut faire référence au « Flash Crash » de 2010. Un flash crash, c’est un plongeon soudain et brutal des prix sur les marchés financiers. En 2010, on a eu affaire à un tel plongeon, dont la cause est souvent attribué à la manipulation d’algorithmes de trading par un ou plusieurs traders. Cet événement, pendant lequel le Dow Jones Industrial Average a cédé près de 1000 points en près de 10 minutes, revêt bien les caractéristiques d’un cygne noir :

  1. Le « Flash Crash » était très peu prévisible. Aucune succession d’événements n’a mené à cet événement. Ce phénomène a surgi de nulle part et, de ce point de vue, on ne pouvait pas s’y attendre.
  2. Le « Flash Crash » a eu des conséquences importantes. Les pertes enregistrées ce jour-là ont été colossales, près d’un billion de dollars. Ce qui a conduit à l’instauration de « disjoncteurs », c’est-à-dire de pauses momentanées pendant lesquelles les titres concernés ne peuvent être échangés. Lorsque, sur une période donnée, les prix d’un actif connaissent un changement qui dépasse telle ou telle limite, les marchés empêchent l’achat ou la vente de cet actif le temps d’une pause momentanée.
  3. Le « Flash Crash » était « rétrospectivement prévisible ». Selon une des théories avancées pour expliquer le krach, un trader nommé Navinder Sarao aurait manipulé les cours en ayant recours à la technique du « spoofing ». Cette technique permet, en envoyant à l’aide d’algorithmes de multiples ordres de trading puis en les retirant peu avant leur exécution, de simuler l’existence d’une forte demande ou d’une forte offre et de provoquer ainsi une hausse ou une baisse des prix.

Les leçons du Flash Crash

Une des choses que nous apprend le Flash Crash de 2010, c’est qu’il existe toujours des facteurs inconnus susceptibles de faire évoluer les cours de bourse. Il est donc recommandé aux traders de se protéger contre le risque d’un krach soudain. Une des méthodes les plus couramment utilisées pour ce faire consiste dans la diversification. Répartissez votre capital entre différentes classes d’actifs pour réduire votre exposition à tel ou tel marché particulier.

Y a-t-il des signes avants-coureurs d’un cygne noir ?

L’indice SKEW du Chicago Board Options Exchange (symbole : SKEW) nous renseigne sur les craintes des marchés concernant un éventuel cygne noir. Cet indice, qu’on appelle souvent l’indice des cygnes noirs, mesure la probabilité d’un mouvement brutal du S&P 500 au cours des trente prochains jours, un mouvement qui correspondrait à deux ou trois écarts-types. Si la valeur de l’indice est égale à 100 ou est proche de 100, c’est le signe d’un marché normal. Autrement dit, la probablité d’un cygne noir est alors perçue comme faible. Mais plus la valeur du SKEW augmente, et plus les chances de voir un cygne noir se produire augmentent.

L’analyste Charlie Bilello a néanmoins critiqué l’indice SKEW. Il a observé que, depuis 1990, aucun des mouvements brutaux qui ont été enregistrés n’ont vu l’indice parvenir, lors du mois précédent, à une valeur faisant partie des 5 % des valeurs les plus élevées du SKEW.

Comment se préparer à faire face à un cygne noir

Le protective put

Nous avons déjà vu l’importance de diversifier son portefeuille pour gérer son risque. Les options offrent également une protection aux investisseurs qui veulent se prémunir contre un éventuel black swan. Une des stratégies que les traders d’options utilisent souvent à cette fin est celle du protective put. En achetant des options de vente dans des sous-jacents correspondant à des indices, on se donne les moyens de réaliser une plus-value importante en cas de krach. Si, par exemple, j’achète des puts dont le sous-jacent est l’indice S&P 500 et que, à la suite d’un événement calamiteux, le prix de cet indice perd 20 % en quelques semaines, mes puts passeront sans doute dans la monnaie et prendront ainsi beaucoup de valeur. Je pourrai alors les revendre en faisant un profit. Le profit que je ferai me permettra de réduire, voire d’effacer, les pertes subies par mes positions négativement impactées par la chute du marché. Si on ne veut pas acheter des puts ayant le S&P 500 pour sous-jacent parce qu’ils sont trop chers, on peut acheter des puts dans un ETF représentant un indice boursier ou un secteur d’activité.

black swan - cygne noir - protective put S&P 500

Les futures sur l’indice de volatilité

Une autre protection contre les cygnes noirs, ce sont les contrats à terme qui ont pour sous-jacent un indice de volatilité comme le VIX. Ces produits dérivés évoluent en fonction de l’indice qui leur sert de sous-jacent. De sorte que lorsque la volatilité augmente, leur valeur augmente, et vice versa. Or, lorsqu’un cygne noir fait plonger les marchés, les indices de volatilité ont tendance à s’envoler. Les acheteurs de contrats à terme sur le VIX voient alors leur investissement prendre beaucoup de valeur, ce qui leur permet de les revendre en faisant un profit et de couvrir tout ou une partie des pertes occasionnées par le krach. Si on ne veut pas acheter des futures sur le VIX, on peut également se tourner vers des futures qui ont pour sous-jacent des ETF liés à la volatilité, tels que VIXY ou UVXY.

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