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Mais les sommets atteints par les actions sur les marchés mondiaux ont de quoi inquiéter. Ces marchés ne sont-ils pas surachetés ? Après des gains aussi importants, une correction n’est-elle pas inévitable ? Comment se protéger contre une baisse importante du cours des actions ?
Il est peut-être temps d’équilibrer son portefeuille et de se tourner vers les valeurs refuges. Mais quelles valeurs refuges acheter en bourse ? Si vous cherchez un courtier pour investir dans les valeurs refuges, cliquez ici.
Valeurs refuges
Introduction aux valeurs refuges
Lorsque les marchés d’actions voient leurs titres chuter, de nombreux investisseurs s’orientent vers les « valeurs refuges ». Mais de quoi s’agit-il ? Une valeur refuge est un investissement qui est censé conserver sa valeur, voire prendre de la valeur, lorsque les marchés connaissent une correction et que la valeur des actions chute lourdement. Ce sont en effet des actifs qui n’entretiennent pas de corrélation avec les actions, ou qui entretiennent une corrélation négative avec elles. En intégrant de tels titres au sein de leur portefeuille, les investisseurs peuvent espérer réduire les pertes subies par leurs autres positions lors de corrections. Du point de vue de la gestion du risque, il est donc important de diversifier son portefeuille en lui ajoutant des valeurs refuges.
Les limites des valeurs refuges
Lorsque le marché des actions connaît une correction, les actifs des différents secteurs ont tendance à devenir plus corrélés les uns aux autres. En d’autres termes, lorsque la peur s’empare des marchés, tout se vend. Les investisseurs se préoccupent moins de savoir si tel ou tel actif a la capacité de conserver sa valeur en période de forte volatilité et ils succombent à la tentation de vendre tout ce qui leur tombe sous la main.
Il ne faut donc pas croire qu’il suffise de diversifier son portefeuille pour être protégé contre un effondrement du marché. Il faut aussi diversifier ses stratégies. Si vous n’utilisez que des stratégies haussières, vous serez plus durement touché par le prochain krach boursier qu’un investisseur qui combinera stratégies haussières, neutres et baissières. Si vous négociez les options et que vous utilisez seulement des stratégies à risque indéfini, vous souffrirez plus qu’un investisseur qui associera risque indéfini et risque défini.
Enfin, il est crucial de s’assurer que le risque auquel vos positions vous exposent ne dépasse pas un certain pourcentage de votre capital. Plus le pourcentage utilisé est faible, mieux c’est en termes de gestion du risque. Les différentes règles de risk management vous permettent de limiter votre risque et de le répartir entre différentes positions. Vous éviterez ainsi de causer des dégâts irréparables à votre compte de trading.
L’or
Parmi les valeurs refuges que les investisseurs affectionnent, l’or occupe une place de choix. On considère souvent l’or comme une « réserve de valeur ». On veut dire par là qu’il s’agit d’un investissement dont la valeur se conserve ou augmente. L’or a en effet conservé sa valeur tout au long des siècles. Car ce métal n’est disponible qu’en quantités limitées. On ne peut pas imprimer de l’or, contrairement aux monnaies fiduciaires. Lorsque donc un événement affecte durablement l’économie, les investisseurs font souvent le placement refuge de l’or. Ces achats massifs font alors grimper le prix de l’once troy. L’or sert ainsi de protection contre les facteurs qui pourraient impacter négativement l’économie.
Les obligations
Les obligations d’État servent elles aussi de valeurs refuges. Ce sont des bons émis par les pouvoirs publics au titre desquels ces derniers doivent de l’argent aux acheteurs. Après l’achat d’un bon du trésor, l’acheteur reçoit une reconnaissance de dette et perçoit des intérêts sous la forme de « coupons ». Les obligations les plus prisées des investisseurs sont les bons du Trésor américain. Parce que ces bons sont garantis par l’État américain, ils peuvent être tenus pour des placements sûrs. On peut en effet penser que, même si l’économie américaine devait traverser une grave crise, l’Etat américain parviendrait à faire face à ses obligations financières. C’est du moins ce qu’exprime sa notation financière actuelle (‘AAA’).
Les valeurs défensives
Les valeurs dites « défensives » sont des actions caractérisées par la stabilité des dividendes et des bénéfices offerts par les entreprises correspondantes. Quelle que soit la conjoncture, ces sociétés présentent des performances à peu près égales car leurs biens ou leurs services font toujours l’objet d’une certaine demande. Parmi les secteurs considérés comme défensifs, on compte celui des fournisseurs d’eau, de gaz et d’électricité (par exemple, Veolia), celui des biens de consommation essentiels (par exemple, Danone) et celui des soins de santé (par exemple, Sanofi).
Même lorsque l’économie traverse une crise, les ménages dépensent pour acheter de la nourriture, pour satisfaire leurs besoins en eau et en énergie et pour se soigner. Les entreprises dont l’offre répond à ces besoins voient donc souvent leur titre boursier résister mieux que les autres actions aux phases baissières engendrées par des crises. Car les investisseurs placent leur argent dans ces titres dans l’espoir de les voir surperformer le reste du marché.
Le yen
La monnaie japonaise a tendance à prendre de la valeur en temps de crise. Lors de la crise financière de 2008, le yen a atteint le niveau record de 90,87 $, du jamais vu au cours des 13 années précédentes. En phase de récession économique, les investisseurs japonais ont tendance à rapatrier leurs avoirs et à placer leur argent dans des produits dont la valeur est exprimée en yens. Ce qui renchérit la devise nippone. Il faut cependant observer que, lorsqu’a éclaté la crise causée par la pandémie de coronavirus, les investisseurs japonais ont acheté des actions étrangères de manière massive. Ce fait bat en brèche l’explication selon laquelle ces derniers rapatrieraient leur argent en temps de crise. On observe néanmoins que, après le printemps 2020, les marchés d’actions mondiaux ont amorcé un redressement. Dans le même temps, le yen entamait un déclin qui se poursuit à l’heure actuelle.
Le dollar
Le dollar attire les investisseurs en période de grande incertitude. Lors du sell-off récent que les marches d’actions ont connu en septembre 2021, on a ainsi pu observer une forte augmentation de la valeur du « greenback ». L’indice du dollar a grimpé de 1,73 % en un mois. La principale explication de ce statut de valeur refuge tient au rôle de monnaie de réserve que joue la monnaie américaine. Le dollar représente en effet près des deux tiers des réserves de change détenues par les banques centrales du monde entier. Une autre explication consiste dans le fait que, en temps de crise, les investisseurs étrangers se ruent sur les obligations d’État américaines. Or, pour acheter de telles obligations, ils ont besoin de dollars. En achetant des dollars pour pouvoir acheter des bons du Trésor américain, ils contribuent à faire grimper le cours du billet vert.
Le franc suisse
Le franc suisse apparaît souvent comme une réserve de valeur. Lorsque la crise du coronavirus est apparue, on a vu les investisseurs se précipiter sur les francs suisses. Sur le graphique hebdomadaire ci-dessous, on peut voir comment FXF, l’ETF qui représente la monnaie suisse, a relativement bien résisté à la tempête au printemps 2020. Il est passé sous sa moyenne mobile 26 périodes à la mi-mars. Mais il n’a pas franchi la limite inférieure du canal formé par ses bandes de Keltner. Contrairement, par exemple, à FXE, l’ETF représentant l’euro. La stabilité du régime politique et de l’économie suisses explique en grande partie ce statut de valeur refuge. Par ailleurs, la neutralité de la Suisse, qui ne fait pas partie de l’Union européenne, lui permet d’éviter les soubresauts que connaît l’euro pendant des crises comme celle de la dette grecque.
Le bitcoin ?
Le bitcoin présente certains traits qui lui permettent de prétendre au titre de valeur refuge. La monnaie numérique est disponible en quantités limitées, tout comme les métaux précieux. Par ailleurs, elle peut protéger contre l’inflation. Par ces deux aspects, elle se rapproche donc de l’or. Mais, en tant que nouvelle monnaie, le bitcoin n’a pas encore fait la preuve de son statut de valeur refuge. On remarquera que, lors de la crise du printemps 2020, la monnaie numérique a fortement reculé face au dollar. Elle a cédé 8,68 % en février 2020, puis 24,64 % en mars 2020. De plus, de nombreux points d’interrogation planent au sujet des cryptomonnaies. Les États vont-ils intervenir pour restreindre leur utilisation, comme l’a fait récemment la Chine en rendant illégales les transactions impliquant des cryptomonnaies ?
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