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Le finance comportementale analyse des aspects cognitifs et émotionnels qui influencent les investisseurs à leur insu dans leur prise de décision. Bien comprendre la finance comportementale est primordial en bourse.
Comment expliquer la tulipomanie au 17e siècle ? Pourquoi les actions internet ont-elles suscité un tel engouement à la fin du siècle dernier ? La finance comportementale peut apporter une réponse à ces questions. Mais de quoi s’agit-il au juste ? Découvrez dans cet article tout ce qu’il faut savoir sur la finance comportementale. Si vous cherchez un courtier pour investir en bourse, cliquez ici.
Finance comportementale
La finance comportementale et la théorie de l’efficience des marchés
Selon la théorie de l’efficience des marchés, un investisseur est considéré comme un agent économique rationnel qui cherche à maximiser son capital. Pour limiter son risque, il s’informera du mieux qu’il peut en étudiant toute l’information disponible et évaluera de la manière la plus correcte possible les fondamentaux d’une entreprise. Toujours selon cette théorie, les prix reflètent pleinement toutes les informations disponibles et les actifs reviennent toujours à leur valeur fondamentale. Nous n’allons pas entrer dans les détails mais en bref, la conclusion de cette théorie est qu’il est tout simplement impossible de battre le marché, sauf par chance.
Mais, avuons-le, cette théorie classique est quelque peu déconnectée de la réalité des marchés. En effet, comment dès lors expliquer que certains parviennent à surperformer le marché si celui-ci est soi-disant efficient ? Et quid des émotions et des choix irrationnels ?
C’est ici que la finance comportementale intervient car ce domaine de recherche interdisciplinaire peut nous aider à mieux comprendre les comportements observés sur les marchés.
Qu’est-ce que la finance comportementale ?
Cette discipline née il y a une trentaine d’années stipule notamment que les investisseurs subissent des biais cognitifs qui faussent leurs décisions. La finance comportementale recense également leurs effets sur les marchés, sous forme d’anomalies de marché.
La finance comportementale permet d’expliquer les bulles et les récessions profondes. Elle permet par exemple d’expliquer les chutes vertigineuses enregistrées sur les marchés après le début de la pandémie de COVID-19 ou encore la bulle du marché du cannabis. Bien que la finance comportementale et la théorie de l’efficience du marché soient deux choses bien distinctes, la plupart des investisseurs et les institutions tiennent compte du comportement des acteurs du marché. Cette approche leur permet d’analyser les tendances et d’optimiser leur prise de décision.
Les pièges pour les traders
Les investisseurs sont donc induits en erreur à leur insu à cause de biais cognitifs. Un investisseur avisé qui a conscience de ces pièges peut donc confronter sa perception à des faits. Nous en abordons quelques-uns ci-dessous.
Le biais de la confiance aveugle
Les investisseurs ont tendance à se croire plus intelligents qu’ils ne le sont et à penser qu’ils disposent de plus d’informations que l’investisseur moyen. Ils attribuent leurs succès à leurs compétences et leurs échecs à la malchance.
Le phénomène de sous-réaction ou de surréaction
Les investisseurs peuvent collectivement sous-réagir ou surréagir à des informations. Pensez à la publication de bons résultats annuels d’une société. Celle-ci suscite un engouement disproportionné des investisseurs qui fait littéralement exploser le prix de l’action.
La théorie des perspectives
Les individus sont enclins au risque en cas de pertes et ils ont une aversion au risque en cas de gains. Ceci s’explique par l’asymétrie des comportements face aux gains et aux pertes. En effet, les investisseurs ont tendance à ressentir plus fortement les pertes que les gains.
Le comportement moutonnier
Il s’agit ici de copier le comportement d’autres investisseurs dans l’espoir de profiter d’importantes hausses du cours d’un produit en particulier, un secteur ou une action, etc. Pensez aux monnaies cryptées et aux actions de cannabis qui ont enregistrées des fluctuations spectaculaires. Il y a de fortes chances que l’investisseur paie un prix bien trop élevé pour ce produit.
L’ancrage
Des études menées par des psychologues ont révélé que les individus sont enclins à se raccrocher à la première information qu’ils ont reçue. Les conséquences sur le processus de décision sont considérables. Rester sur votre première impression et ne pas prendre en compte de nouvelles informations qui pourraient s’avérer capitales, pourrait bien vous faire passer à côté de l’essentiel et par conséquent, vous faire prendre une mauvaise décision.
Le biais de confirmation
Les individus accordent plus d’attention à des informations qui soutiennent leurs positions. Ils évitent ainsi les informations contradictoires à leurs opinions. Pensez à un investisseur qui ne consulte que des articles dédiés à un potentiel krach boursier à venir mais qui ne tient pas compte d’une éventuelle poursuite de la hausse du marché.
La comptabilité mentale
Les individus sont enclins à accorder une valeur différente à l’argent en fonction de différents critères. Ils placent l’argent qu’ils possèdent dans des cases mentales selon la provenance ou l’utilisation projetée de ces sommes d’argent. Ce comportement subjectif se traduit bien souvent par un résultat négatif. Il est par exemple connu que les individus ont tendance à dépenser plus lorsqu’ils paient avec leur carte de crédit que lorsqu’ils paient en cash.
L’erreur du parieur
Ce biais consiste à croire que si un événement ne s’est répété que peu de fois par le passé, il devrait survenir plus souvent dans le futur proche. Pensez ici au joueur de roulette qui pense que vu que le noir est sorti plusieurs fois d’affilée, le rouge a plus de chance de sortir au prochain coup. Sur le marché des actions, l’erreur du parieur consiste donc à croire qu’une action devrait évoluer dans une certaine direction après avoir évolué à répétition dans la direction inverse.
Le rôle des médias
Selon la théorie de l’efficience des marchés, le marché financier devrait être un marché à concurrence pure et parfaite, où toutes les informations sont connues par l’ensemble des acteurs. C’est en grande partie le cas. Certes, après leur publication, ces informations sont généralement relayées par les médias pour parvenir ainsi aux investisseurs. Ces informations sont parfois épluchées de manière assez complexe ou encore elles sont exagérées par les médias. Certaines chaînes d’information ou certains journalistes ne font pas toujours preuve de neutralité ou de partialité. D’autres utilisent le sensationnel. La manière dont la publication de comptes annuels d’une société est décortiquée et commentée peut varier d’un journaliste ou d’un média à un autre.
C’est pourquoi il est important de se montrer critique et de faire preuve d’objectivité avec ce type d’informations. Ne tombez pas dans le piège de la finance comportementale et vérifiez toujours vos sources.
La finance comportementale : exemples
- D’un point de vue historique, les cours des cryptomonnaies sont très volatils. De nombreux investisseurs y ont perdu des plumes.
- Les actions du cannabis sont également volatiles. Elles ont fait fureur en 2018.
- La bulle internet de 1997 à 2000. Les cours des sociétés internet étaient propulsés vers le haut à une vitesse spectaculaire avant de s’effondrer brusquement.
- Le krach boursier à Wall Street en 1929. En quelques jours seulement, les cours se sont effondrés après des hausses inédites. Deux krachs ont également été enregistrés en 1987 et en 2008.
- La tulipomanie en Hollande au 17e siècle est également un exemple de finance comportementale. Les bulbes introduits sur le marché ont alors propulsé les prix vers des sommets extrêmes. Le krach se produisit en 1937.
- L’explosion du nombre de cas de contaminations au coronavirus début 2020 a fait dégringoler les cours de près de 40 % en moyenne. Les marchés sont ensuite repartis à la hausse pour retrouver leurs sommets.
Conclusion sur la finance comportementale
Contrairement à ce que pense l’opinion publique, le monde de l’investissement est tout sauf un monde raisonnable. La théorie de l’efficience des marchés n’est pas infaillible et les facteurs irrationnels du monde de la bourse jouent un rôle de premier plan. Connaître et comprendre les biais cognitifs pour ne pas se laisser prendre au piège pourrait bien vous donner un coup d’avance.
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