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Cette méthode permet de comprendre les évolutions d’un marché à partir d’un ou plusieurs autres. Elle permet aussi d’anticiper les évolutions futures. L’influence qu’une classe d’actifs a sur une autre ne se fait pas toujours sentir immédiatement.
Lorsqu’on voit la tendance changer dans telle ou telle classe, on peut s’attendre à ce qu’un changement de tendance intervienne plus tard dans la classe impactée. Si vous cherchez un courtier pour trader sur les marchés financiers, cliquer ici.
Qui sont les marchés financiers : l’analyse des relations inter-marchés
Qu’est-ce que l’analyse des relations inter-marchés ?
L’analyse des relations inter-marchés est un type d’analyse théorisé par John Murphy sous le nom de « intermarket analysis ». Son livre le plus connu est peut-être Technical Analysis of the Financial Markets. Cette méthode consiste, pour l’analyste, à s’appuyer sur les « corrélations » qui peuvent exister entre les différents types de marchés financiers pour en tirer des conclusions sur le marché qui l’intéresse, notamment sur la future tendance qui devrait y dominer. Les évolutions constatées sur tel marché peuvent avoir un impact sur telle autre marché. Il faut donc connaître les évolutions observables sur le marché impactant pour pouvoir déterminer la tendance du marché impacté.
Par exemple, si on veut analyser le marché des actions américaines, on peut s’intéresser à ce qui se passe sur le marché des devises. La faiblesse du dollar favorise les entreprises qui exportent. Elle doit en principe leur permettre de publier de bons résultats trimestriels. Ces bons résultats doivent, à leur tour, contribuer à la hausse de leurs actions. L’investisseur qui analyse le marché des actions américaines a donc aussi intérêt à étudier la tendance du cours du dollar.
Les corrélations
Lorsqu’on fait une analyse des relations inter-marchés, on utilise une ou des corrélations. Un actif ou un type d’actifs est positivement corrélé avec un autre si la hausse du cours de l’un tend à s’accompagner de la hausse du cours de l’autre. La corrélation est négative si la hausse du cours de l’un tend à s’accompagner de la baisse du cours de l’autre. On a l’habitude de mesurer les corrélations entre les différents types de marchés financiers à l’aide d’un coefficient de corrélation. Celui-ci est toujours compris entre +1,0 et -1,0. Losque le coefficient s’élève à +1,0, la corrélation positive est parfaite. Losque le coefficient s’élève à -1,0, la corrélation négative est parfaite. Mais le coefficient qui mesure la corrélation entre deux marchés change constamment. Il est en effet calculé à partir de données historiques qui changent constamment.
Dans la pratique, on observe rarement une corrélation parfaite entre deux actifs. Et plus la période considérée est longue, moins on a de chances de constater une telle corrélation. Mais on peut considérer qu’une corrélation est fortement positive lorsque le coefficient de corrélation est compris entre 0,5 et 1. Elle est modérément positive lorsque le coefficient est compris entre 0,3 et 0,5. Elle est faiblement positive lorsque le coefficient est compris entre 0,1 et 0,3. Et elle est nulle ou très faible lorsque le coefficient est compris entre -0,1 et 0,1. Inversement, la corrélation est faiblement négative lorsque le coefficient est compris entre -0,3 et -0,1, modérément négative lorsque le coefficient est compris entre -0,5 et -0,3, et fortement négative lorsque le coefficient est compris entre -1,0 et -0,5.
Visualiser une corrélation sur un graphique
Pour afficher sur un graphique la corrélation qui existe entre deux marchés, faites un clic droit sur le graphique du premier marché. Dans le graphique ci-dessous, nous nous intéressons à XLP, l’ETF représentant le secteur des biens de consommation essentiels. Dans le menu Modifier, sélectionnez Études. Puis ouvrez le menu Études complètes dans la fenêtre Études disponibles et sélectionnez Coefficient de corrélation. Cliquez Ajouter et, dans la fenêtre Études appliquées, entrez la longueur de la période que vous voulez considérer dans le champ Période (en l’occurrence, 9 jours). Choisissez le marché que vous voulez comparer dans le champ Contrat. Nous avons ici entré le symbole SPX pour comparer XLP au S&P 500.
On voit que, le 29 juillet, le coefficient de corrélation calculé sur la base des données des 9 derniers jours s’élevait à un peu plus de 0,5. La corrélation était donc fortement positive ce jour-là.
Les principes de l’analyse des relations inter-marchés
Il existe une multiplicité de marchés et donc de corrélations. L’investisseur qui veut anticiper les futures tendances à partir de corrélations doit d’abord se concentrer sur les marchés fondamentaux. Quels sont donc les différents types de marchés financiers qui comptent ? Il y a les matières premières, les obligations, les actions et le dollar américain. Après s’être fait une image globale des tendances de ces marchés, l’analyste pourra essayer d’anticiper les conséquences de ces tendances à l’aide des grandes corrélations. Par exemple, il essaiera d’anticiper les conséquences de la hausse du dollar sur le cours des actions. Il pourra ensuite appliquer ces conclusions à tel marché particulier qui l’intéresse. Par exemple, il essaiera de déduire la future tendance des valeurs cycliques à partir de ce qu’il pense de l’impact de la hausse du dollar sur les actions en général.
Les matières premières et les obligations
Lorsque le prix des matières premières (pétrole, métaux précieux, métaux industriels, céréales, etc.) augmente, le prix des marchandises augmente. Cette inflation tend à provoquer une hausse des taux d’intérêt. En effet, l’inflation fait diminuer la valeur de l’argent prêté au cours de la période concernée par le prêt. Pour compenser cette perte de valeur, les taux d’intérêt augmentent.
Les taux d’intérêt et les rendements obligataires ont une corrélation positive, même si la hausse des uns et celle des autres ne sont pas toujours simultanées. Les rendements obligataires peuvent augmenter alors que les taux d’intérêt ne l’ont pas encore fait et que les marchés anticipent un relèvement des taux. Et ils peuvent chuter alors que les taux d’intérêt ne l’ont pas encore fait et que les marchés anticipent une baisse des taux. Mais la corrélation positive entre le prix des matières premières et les taux d’intérêt fait qu’il y a généralement une corrélation positive entre le prix des matières premières et les rendements obligataires.
Un rendement est un ratio qui permet de mesurer la rentabilité d’un investissement sous la forme d’un pourcentage. Par exemple, un rendement de 1 % signifie que l’investissement que vous avez fait vous rapporte 1 % chaque année. Or, la corrélation entre le prix d’une obligation et le rendement de celle-ci est négative. Plus le prix de l’obligation est élevé, plus son rendement est faible, et inversement. La corrélation positive entre le prix des matières premières et les rendements obligataires implique donc une corrélation négative entre le prix des matières premières et celui des obligations. Ci-dessous, le graphique journalier de XOP, l’ETF de la production de gaz et de pétrole, montre une corrélation négative avec TLT, l’ETF des obligations à 20 ans ou plus, ces derniers mois.
Les actions et les obligations
Dans un environnement inflationniste, les actions et les obligations entretiennent le plus souvent une corrélation positive. Les entreprises sont handicapées par l’inflation et les taux d’intérêt élevés. La première rend leurs frais d’exploitation plus élevés. Les seconds rendent l’emprunt plus coûteux. Et lorsque les entreprises affichent des performances moins bonnes, leurs actions en pâtissent. Lorsque donc les taux d’intérêt augmentent et que le prix des obligations chute, les indices boursiers représentant le marché des actions (par exemple, le CAC 40) manifestent souvent des tendances baissières. Sur le graphique journalier ci-dessous, on peut observer la corrélation entre le S&P 500 et TLT.
On observe souvent un décalage entre le changement de tendance du marché obligataire et celui du marché des actions. En général, la tendance du marché obligataire change de direction avant celle du marché des actions. L’analyse inter-marchés peut donc permettre d’anticiper un renversement de tendance sur le marché des actions, après le renversement de tendance qui l’annonce sur le marché obligataire.
Nota Bene. En période de déflation, on a tendance à observer une corrélation négative entre le prix des actions et celui des obligations. Cela signifie que les actions ont alors une corrélation positive avec les taux d’intérêt. En revanche, le cours des actions et celui des matières premières entretiennent généralement une corrélation positive lorsqu’il y a déflation.
Le dollar américain
Dollar et matières premières
Le dollar et le prix des matières premières entretiennent habituellement une corrélation négative. Le billet vert est la monnaie privilégiée du commerce international des matières premières. Lorsque la monnaie américaine perd de sa valeur, les nations importatrices ont besoin de plus de dollars pour acheter des matières premières. Et la valeur de celles-ci, exprimée en dollars, augmente. Par ailleurs, la baisse du dollar fait que les nations importatrices ont besoin de sommes moins importantes, en termes de leur propre devise, pour acheter des matières premières. Et si celles-ci sont moins chères, la demande augmente, ce qui contribue à faire grimper leur prix exprimé en dollars.
Effets des fluctuations du dollar
Une baisse du dollar n’entraîne pas nécessairement une tendance baissière sur le marché des actions. Nous avons vu qu’un dollar faible favorisait les exportations de certaines entreprises américaines. Les grandes multinationales, par exemple, réalisent une grande partie de leur chiffre d’affaires à l’étranger. Mais si la chute du dollar entraîne une hausse du prix des matières premières, cela peut nuire aux actions américaines et aux obligations.
Une hausse du dollar a tendance à entraîner une baisse du prix des matières premières, puisque celui-ci est souvent exprimé en dollars. La hausse du dollar tend donc à profiter au prix des obligations. Car elle atténue les facteurs inflationnistes. Les actions peuvent également profiter de la force du billet vert. La baisse du prix des matières premières permet aux entreprises de réduire leurs coûts d’exploitation. Sur les graphiques hebdomadaires ci-dessous, on voit que le contrat à terme sur l’indice du dollar a chuté après le début de la pandémie. Mais l’indice S&P 500 n’a cessé de grimper. La Réserve fédérale, en injectant des liquidités sur le marché, a fait baisser la valeur du billet vert. Elle a aussi rassuré les investisseurs quant à l’avenir des entreprises, ce qui a bénéficié à leurs actions.
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