Effondrement de la volatilité implicite : Qu’est-ce que cela signifie et quelles en sont les conséquences ?

Par Thomas Giraud

|

volatility crush - IV crush - featured image
L’incertitude est souvent l’ennemi des traders. Plus l’évolution du prix d’un actif est imprévisible, plus il est difficile de prendre des décisions éclairées.

Mais, sur le marché des options, les fluctuations de la volatilité implicite (implied volatility ou IV) peuvent être un atout.

Dans cet article, nous explorons le phénomène qui consiste en un effondrement de la volatilité implicite. Nous expliquons dans quelles situations on peut s’attendre à un tel phénomène. Nous présentons les risques associés à ce phénomène. Et nous montrons comment les traders d’options peuvent tirer parti de la hausse puis de la baisse de l’incertitude causée par tel ou tel événement. Si vous cherchez un courtier avec qui trader les options hors de la monnaiecliquez ici.

Volatility Crush

Définition

Les traders d’options utilisent souvent les expressions « implied volatility crush » et « volatility crush ». Elles désignent le phénomène qui se produit lorsqu’on assiste à une forte baisse de la volatilité implicite d’une option ou d’un ensemble d’options. Comme la volatilité implicite joue un rôle important dans la détermination du prix d’une option, cet effondrement de la volatilité s’accompagne généralement d’une chute du prix de l’option concernée.

Quand observe-t-on un effondrement de la volatilité ?

La volatilité implicite connaît parfois de fortes hausses. C’est souvent ce qu’on observe dans les périodes où l’issue de tel ou tel processus paraît incertaine. Mais, lorsque de tels processus arrivent à leur terme (par exemple, la résolution d’une guerre) ou que tel événement majeur devient une chose du passé, l’incertitude se dissipe. Après avoir flambé, la volatilité implicite retombe alors brutalement, en général. Et on parle de « volatility crush ». Nous proposons ci-dessous une liste non exhaustive des types d’événements ou de nouvelles qui sont associés à ces flambées suivies d’effondrements de la volatilité.

Les rapports financiers

Avant la publication du rapport financier d’une entreprise, les prix des options qui prennent cette action pour sous-jacent ont tendance à augmenter. En effet, nul ne sait quels seront les chiffres que l’entreprise annoncera dans cette période et cette incertitude fait augmenter la volatilité implicite. Mais, dès la parution du rapport, cette incertitude disparaît, ce qui fait chuter la volatilité implicite.

Pensez par exemple à un rapport financier où les dirigeants de l’entreprise concernée font état de leur optimisme concernant le chiffre d’affaires annuel. Une fois ce rapport publié, ces bonnes nouvelles peuvent soudainement apaiser les craintes des investisseurs et faire baisser la volatilité implicite.

Les fusions et acquisitions

Lorsque les marchés s’attendent à ce qu’une fusion ou une acquisition ait lieu, les investisseurs se positionnent pour profiter de l’évolution anticipée du prix de l’action concernée. Et la volatilité implicite a alors tendance à augmenter. Mais, une fois que de l’opération financière a eu lieu ou que les termes de celle-ci ont été rendus publics, l’incertitude disparaît. La volatilité implicite a alors tendance à s’effondrer.

L’introduction de nouveaux produits

Lorsque les investisseurs spéculent sur la façon dont tel ou tel nouveau produit va être accueilli, la volatilité implicite a tendance à s’envoler. On observe le même phénomène, dans le secteur de la biotechnologie et dans l’industrie pharmaceutique, lorsqu’un nouveau médicament s’apprête potentiellement à recevoir une autorisation de mise sur le marché. Mais, après la mise sur le marché ou la décision d’autorisation, il n’y a plus d’incertitude. La volatilité implicite a alors tendance à plonger.

Publications de chiffres économiques, annonces de banques centrales

Les grands rapports économiques (sur le PIB, les créations d’emploi, les indices PMI, etc.) et les décisions ou projections d’une banque centrale peuvent provoquer une hausse de la volatilité implicite sur les marchés actions. Avant ces événements, les investisseurs se positionnent pour profiter de leur impact supposé sur les prix des actions, ce qui peut provoquer une hausse de la volatilité implicite. Une fois les chiffres publiés ou les annonces rendues publiques, ces derniers sont intégrés dans les cours et la volatilité implicite a tendance à retomber aussitôt.

Pensez par exemple aux mesures d’assouplissement quantitatif prises par certaines grandes banques centrales et à la baisse des taux d’intérêt décidée en haut lieu. De telles mesures peuvent calmer les marchés et réduire la demande d’options de protection, entraînant ainsi une baisse de la volatilité implicite.

L’échéance des options

La volatilité implicite a tendance à décliner lorsque les options se rapprochent de leur échéance. En effet, plus les options approchent de leur expiration, moins elles ont de valeur temps, ce qui implique souvent une baisse de la volatilité implicite.

Les événements politiques, les guerres

Certains événements politiques et des événements géopolitiques majeurs comme les conflits armés peuvent provoquer une hausse de la volatilité implicite sur les marchés financiers. Mais lorsque les incertitudes créées par de tels évènements politiques se dissipent, ou que de tels conflits s’apaisent, la volatilité implicite a tendance à s’effondrer.

Pensez par exemple à l’issue d’une élection importante. L’annonce des résultats fait disparaître l’incertitude politique, ce qui peut conduire à un effondrement de la volatilité implicite (surtout si le résultat est favorable aux marchés).

Les risques associés à la chute de la volatilité implicite

Lorsque la volatilité implicite s’affaisse brutalement, les prix des options ont tendance à baisser, quel que soit le prix d’exercice concerné. Le risque d’un « volatility crush » concerne donc particulièrement les positions où les traders ont acheté des options, puisqu’un tel « crush » peut faire s’effondrer le prix de ces options et causer ainsi des pertes substantielles pour ces traders.

Comment gérer ces risques

Pour éviter les pertes éventuelles que subiraient les positions acheteuses en cas de chute de la volatilité, les traders peuvent éviter d’acheter des options lorsque la volatilité implicite est élevée.

Lorsqu’un trader qui a déjà acheté des options anticipe ou fait face à un effondrement de la volatilité implicite, il doit gérer son risque en ajustant sa position. Cela peut signifier fermer la position pour limiter les pertes subies ou éventuelles. Cela peut aussi signifier prendre une position contraire, à véga positif si le véga de la position initiale est négatif, à véga négatif si le véga de la position initiale est positif, pour limiter l’exposition de la position combinée à l’évolution de la volatilité.

Comment profiter d’un « IV crush »

Les traders d’options peuvent essayer de profiter d’un effondrement anticipé de la volatilité implicite en ouvrant des positions short au moment approprié. Si la chute de la volatilité implicite escomptée se produit, les options vendues perdront sans doute une partie de leur valeur, générant ainsi un profit pour les positions concernées. C’est la raison pour laquelle les traders qui essaient de « vendre » la volatilité ont tendance à préférer les marchés où la volatilité implicite est élevée. C’est sur de tels marchés que la volatilité implicite a le plus de chances de diminuer.

Si vous choisissez d’ouvrir une position short à véga négatif pour profiter d’un tel scénario, nous vous conseillons de préférer une position à risque défini, plutôt qu’une position où vous vendriez des options nues. La vente d’options nues expose à un risque illimité et est réservée aux traders aguerris.

attention !

Les positions short ne sont pas toutes des positions à véga négatif susceptibles de profiter d’une baisse de la volatilité implicite. Inversement, les positions long ne sont pas toutes des positions à véga positif. Pour calculer le véga de votre position, ajoutez les valeurs véga de vos options achetées et soustrayez de cette somme les valeurs véga de vos options vendues.

Un exemple de trade

Imaginons un trader qui s’attend à ce que, après la publication des résultats trimestriels de la société ABC, le prix de son action n’évolue guère. Pour essayer de profiter de cet éventuel scenario, il ouvre une position short à véga négatif, par exemple un short vertical spread dont les prix d’exercice sont hors de la monnaie. Comme souvent avant la parution d’un rapport trimestriel, la volatilité implicite du cycle d’expiration qui englobe cet évènement augmente dans les jours ou semaines qui précèdent. Si, après le rapport financier, la volatilité implicite s’effondre, le véga négatif de la position contribuera à améliorer le P/L de la position. Et, si le prix de l’action évolue peu, comme anticipé, le spread verra sa valeur diminuer avec le temps, ce qui contribuera aussi à améliorer le P/L de la position. En revanche, si le prix de l’action évolue de manière défavorable et que le spread se retrouve dans la monnaie, la position se dirigera vers sa perte maximale.

Comment trader les options via LYNX

Le trading d’options implique des frais de transaction. Il est donc important d’utiliser une plateforme de trading fiable. Grâce à ses tarifs compétitifs, à la plateforme de trading TWS primée, à ses outils de pointe et à la possibilité de négocier la quasi-totalité des options disponibles dans le monde entier, LYNX est le courtier en options par excellence. Découvrez notre offre :