|
En général, ce sont des fonds spéculatifs ou des animateurs de marché qui ont recours à ce type de spreads. Mais rien n’empêche les traders particuliers d’utiliser la box strategy.
Dans cet article, nous vous présentons cette stratégie, sa nature, ses avantages et ses inconvénients. Si vous cherchez un courtier pour trader les options, cliquez ici.
Box Spread
Définition
Dans notre article sur les positions synthétiques, nous avons montré comment il était possible, à l’aide d’options, de créer « synthétiquement » une position ayant des caractéristiques similaires à celle d’une position équivalente consistant dans des parts d’une action. On est synthétiquement long si on achète un call (+1 call) et on vend un put (-1 put) au même prix d’exercice (strike price en anglais) et dans le même cycle d’expiration (position équivalente à une position action consistant dans 100 parts longues). Et on est synthétiquement court si on achète un put (+1 put) et on vend un call (-1 call) au même prix d’exercice et dans le même cycle d’expiration (position équivalente à une position action consistant dans 100 parts courtes). La box strategy consiste à combiner dans le même cycle d’expiration une position longue synthétique à un certain prix d’exercice et une position courte synthétique à un autre prix d’exercice.
La long box
Une long box consiste à combiner une position longue synthétique au prix d’exercice inférieur et une position courte synthétique au prix d’exercice supérieur. Dans l’image ci-dessous représentant une long box, on a la position suivante :
+1 call 4780
–1 put 4780
–1 call 4790
+1 put 4790
On voit qu’on peut aussi définir la long box comme la combinaison de deux spreads verticaux longs. L’exécution de cette stratégie occasionne donc sur le compte du trader un débit. Dans l’exemple ci-dessus d’une long box, on a affaire à un long call vertical (on est long le call 4780 et court le call 4790) et à un long put vertical (on est long le put 4790 et court le put 4780).
Un vertical spread est une combinaison d’options se composant d’options achetées et émises à des prix d’exercice différents mais dans le même cycle d’expiration. Par opposition à un diagonal spread, où les options achetées n’appartiennent pas au même cycle que les options émises.
La short box
Une short box consiste à combiner une position courte synthétique au prix d’exercice inférieur et une position longue synthétique au prix d’exercice supérieur. Dans l’image ci-dessous représentant une short box, on a affaire à la position suivante :
-1 call 4780
+1 put 4780
+1 call 4790
-1 put 4790
On voit qu’on peut aussi définir une short box comme la combinaison de deux spreads verticaux courts. L’exécution de cette stratégie permet donc au trader de recevoir un crédit. Dans l’exemple ci-dessus, on a affaire à un short call vertical (on est court le call 4780 et long le call 4790) et à un short put vertical (on est court le put 4790 et long le put 4780).
Les avantages
Une stratégie d’arbitrage
Si on fait abstraction du cas de figure où, à l’échéance, le prix du sous-jacent coïncide avec un des prix d’exercice du box spread, la valeur d’un tel spread est égale, à l’échéance, au nombre de points qui séparent les prix d’exercice : 10 $ dans le cas de nos exemples précédents où les prix d’exercice sont 4790 et 4780. Le profit potentiel s’élève donc à la différence entre le prix payé ou reçu à l’ouverture de la position et l’écart entre les strikes. Si, par exemple, on parvient à acheter un box spread à un prix inférieur à la valeur qu’aura le spread à l’échéance, on est presque assuré de réaliser un profit dès l’ouverture de la position.
Prenons l’exemple d’une long box, où on achète le call spread de strikes 40 et 50 pour une prime de 4,5 $ et où on achète le put spread de mêmes strikes pour une prime de 5 $. Le coût total de l’exécution de la stratégie est égal à (4,5 + 5) x 100 (multiplicateur) = 950 $. Mais le nombre de points séparant les deux strikes (40 et 50) s’élève à 10. La valeur de cette long box serait donc égale à l’échéance à 10 $, ce qui représenterait un crédit de 10 x 100 = 1000 $. Le profit potentiel de la position est donc égal à 1000 – 950 = 50 $.
Dans la pratique, les marchés vous donnent rarement des opportunités d’arbitrage. Et, s’ils le font, la marge bénéficiaire à laquelle vous pouvez vous attendre est faible. Pensez donc bien à intégrer les coûts de transaction dans vos calculs du profit potentiel. Plus le profit potentiel est faible, plus vous avez des chances de voir vos gains potentiels être mangés par les coûts de transaction.
Emprunter ou prêter à un taux avantageux
Lorsque les options sont de style européen (pas d’exercice possible avant l’échéance) et qu’elles ne donnent pas lieu, à l’échéance, à la livraison d’un sous-jacent mais à un transfert d’espèces, l’achat ou la vente d’un box spread revient à prêter ou à emprunter de l’argent pendant la durée de vie des options.
Si, par exemple, on vend la short box 4780 / 4790 dans un cycle qui expire dans trois mois et qu’on reçoit un crédit de 9,80 $, on emprunte à l’acheteur du spread pour une durée de trois mois. Comme le montre S. Natenberg dans son ouvrage intitulé Option Volatility and Pricing Advanced Trading Strategies and Techniques, le taux d’intérêt auquel on emprunte est alors égal à 8 % (voir formule ci-dessus). Si ce taux est plus avantageux que celui dont bénéficierait un trader en empruntant à un courtier ou à une banque, il peut avoir intérêt à utiliser la stratégie du box spread.
Les inconvénients
Si on se sert de la stratégie du box spread pour emprunter de l’argent, on augmente le coût de ses emprunts.
Le risque
On présente souvent la box strategy comme une stratégie sans risque. Mais a-t-on raison de le faire ? On s’expose en fait à certains risques avec les box spreads. Tout d’abord, les taux d’intérêt peuvent évoluer de manière défavorable pendant la durée de vie des options et rendre un trade qui était initialement avantageux désavantageux.
Si on utilise un box spread avec des options de style américain (comme c’est le cas, par exemple, avec la plupart des options ayant pour sous-jacents des actions américaines), on s’expose au risque d’un exercice avant l’échéance. Lorsqu’une des options short d’un tel spread passe dans la monnaie, il se peut que l’acheteur de l’option l’exerce et que cet exercice oblige le vendeur à acheter (assignation sur un short put) ou à vendre (assignation sur un short call) 100 parts de l’action concernée par option exercée. Pour éviter le risque d’une assignation anticipée, on peut se contenter d’utiliser des options ayant un indice pour sous-jacent, qui sont souvent de style européen.
Le site marketwatch.com a rapporté en 2019 l’exemple d’un trader qui aurait enregistré une lourde perte après l’exercice de 283 options parmi les options short de son box spread. Après l’assignation, le courtier aurait immédiatement exercé les options long correspondantes pour éliminer la position action créée par cette assignation, ce qui aurait engendré une perte de 58.000 $ !
Trader les options via LYNX
Dans la plateforme de trading professionnelle TWS, vous disposez de nombreux outils pour trader vos options de manière professionnelle. Vous pouvez notamment utiliser l’outil Stratégie Builder pour construire d’un clic les positions de vos stratégies préférées, dont le spread vertical. Découvrez les avantages de la négociation d’options via LYNX :
Sources
Sheldon Natenberg, Option Volatility and Pricing Advanced Trading Strategies and Techniques, Mc Graw Hill Education, second edition
Marketwatch.com : Trader says he has ‘no money at risk,’ then promptly loses almost 2,000% (22 janvier 2019) ; www.marketwatch.com/story/trader-says-he-has-no-money-at-risk-then-promptly-loses-almost-2000-2019-01-22