Mais ces stratégies présentent des inconvénients. Dans la plupart des configurations, ouvrir un butterfly entraîne un débit et, donc, un coût. Quant à l’iron condor, son rapport risque-rendement peut être défavorable, avec un risque bien supérieur au profit potentiel escompté. Et s’il existait une stratégie qui gomme ces inconvénients tout en présentant l’avantage d’être delta neutre ?
Dans cet article, nous vous présentons la stratégie du iron butterfly. Si vous cherchez un courtier pour investir dans les options, cliquez ici.
Iron Butterfly
Le iron butterfly, qu’est-ce que c’est ?
C’est une stratégie d’options qui se composent de 4 jambes. Comme le iron condor, il combine deux spreads verticaux courts : un call spread court et un put spread court. Et comme le butterfly, les options courtes utilisées (un call court et un put court) partagent le même prix d’exercice.
Dans l’image de la chaîne d’options ci-dessous, nous vendons le call spread de strikes 27,5 et 32,5. Et nous vendons le put spread de strikes 27,5 et 22,5.
Comment mettre en place un iron butterfly ?
Pour mettre en place un iron butterfly, on commence par vendre un put et un call de même strike. Si on utilise cette stratégie pour profiter d’une faible volatilité sur le marché sous-jacent, on a intérêt à choisir le strike à la monnaie le plus proche du prix du sous-jacent. Et, si on veut bénéficier de l’accélération de l’érosion de la valeur temps qui, pour les options à la monnaie, se produit autour du 45e jour précédant l’échéance, on peut envisager d’ouvrir sa position dans un cycle expirant dans 30 à 60 jours.
On passe ensuite à l’achat d’un call et d’un put. Si on a vendu des options à la monnaie, on doit acheter des options hors de la monnaie. Pour choisir ses strikes, on peut utiliser le « mouvement attendu » (expected move) que le marché anticipe au cours de la vie des options. Si ce mouvement s’élève à +/- 13 points, on veillera à ce que les strikes du put long et du call long se situent à plus de 13 points du strike à la monnaie.
Si on veut que le risque de la position soit le même du côté du put spread et du côté du call spread, on veillera à ce que l’écart entre les strikes du put spread soit le même que l’écart entre les strikes du call spread. Dans notre exemple ci-dessus, l’écart entre les strikes du call spread (32,5 – 27,5) est de 5 points, comme l’écart entre les strikes du put spread (27,5 – 22,5).
Profit potentiel
La position parvient à son profit maximal si, à l’échéance, le prix du sous-jacent est égal au prix d’exercice des options courtes. Dans ce scénario, toutes les options expirent hors de la monnaie et le trader conserve la totalité du crédit reçu à l’ouverture de la position. Le profit potentiel de la position est donc égal au crédit reçu à l’ouverture du trade.
On comprend maintenant pourquoi on a plus intérêt à utiliser cette stratégie sur les marchés où la volatilité implicite est élevée. Si la volatilité implicite est élevée, le crédit reçu à l’ouverture de la position et le profit potentiel seront élevés. Et la position profitera d’un retour éventuel de la volatilité implicite vers son niveau moyen.
Risque
La position essuie sa perte maximale si, à l’échéance, le prix du sous-jacent est inférieur au prix d’exercice du put long ou supérieur au prix d’exercice du call long. Dans l’un ou l’autre de ces scénarios, l’un des deux spreads expire hors de la monnaie, mais l’autre expire dans la monnaie et atteint sa valeur maximale (écart entre les strikes x 100).
Pour calculer la perte maximale de la position, on peut donc utiliser la formule suivante :
Perte max. = écart entre les strikes de chaque spread – crédit reçu
Prenons l’exemple de notre iron butterfly ci-dessus, où l’écart entre les strikes de chaque spread est de 5 points. Si le crédit reçu à l’ouverture de la position s’élève à 2,56 $, le risque couru s’élève à (5 – 2,56) x 100 = 244 $.
Seuils de rentabilité
La position ouverte comporte deux seuils de rentabilité. Car elle exposée à un risque tant du côté du put spread que de celui du call spread. Pour calculer le seuil de rentabilité inférieur, on utilisera cette formule :
Point mort inférieur = strike du put court – crédit reçu
Pour calculer le seuil de rentabilité supérieur, on utilisera cette formule :
Point mort supérieur = strike du call court + crédit reçu
Dans le graphique ci-dessous, les lignes parallèles représentent les seuils de rentabilité d’un iron butterfly dont les strikes sont 137 x 142 x 147 et qui a permis de recevoir un crédit de 2,50 $ à l’ouverture de la position. Les seuils de rentabilité (139,50 et 144,50) permettent d’espérer faire un profit si le prix de l’action sous-jacente (Walmart) évolue à l’intérieur de ce range pendant la vie des options.
L’étroitesse de la zone de profit dont fait profiter la stratégie du iron butterfly fait que les chances de succès sont inférieures à celles d’une stratégie équivalente (iron condor, short strangle) où les strikes des options courtes sont éloignées l’une de l’autre et où la zone de profit est plus large. Si on veut augmenter ses chances de succès avec un iron butterfly, on peut se fixer un objectif de gain modeste. On peut par exemple décider de prendre ses bénéfices lorsque son P/L s’élèvera à 25 % du profit maximal.
Gestion du trade
Pour maximiser votre taux de réussite, vous pouvez fermer votre position dès qu’elle atteint 25-50 % de votre profit maximal.
Lors de la semaine de l’échéance, vous avez deux alternatives devant vous. Vous pouvez fermer la position pour éviter l’assignation qui aurait lieu si vous mainteniez la position ouverte jusqu’à l’échéance ; les deux options courtes partageant le même strike, l’une des deux doit nécessairement expirer dans la monnaie. L’autre alternative consiste à rouler la position, de préférence en recevant un crédit. Quelle solution choisir ? Tout dépend de la volatilité que vous anticipez sur le marché sous-jacent. Si vous pensez que, lors du prochain cycle d’expiration, le prix du sous-jacent va rester proche du strike de vos options courtes, vous pouvez envisager de rouler votre position pour espérer capturer 25 ou 50 % de votre crédit initial. Sinon, fermez votre position et utilisez votre capital pour ouvrir un autre trade, plus prometteur.
Avantages de la stratégie
Iron butterfly et iron condor
Par rapport à l’iron condor, le iron butterfly a tendance à présenter un rapport rendement-risque supérieur. Si, en utilisant cette stratégie, on vend un put et un call à la monnaie, on reçoit un crédit supérieur à celui d’un iron condor où on vendrait des options hors de la monnaie. Et, en achetant un put de strike inférieur et un call de strike supérieur, on limite son risque. Comparez le rapport rendement-risque d’un iron buttefly où l’écart entre les strikes des spreads est égal à 5 points à celui d’un iron condor dans le même sous-jacent, dans le même cycle d’expiration et avec le même écart entre les strikes des spreads.
Le iron butterfly ci-dessus présente un profit potentiel de 751 € et un risque de 249 €. Ce qui permet de gagner trois fois plus que le montant de la perte maximale ! Le iron condor ci-dessous présente un profit potentiel de 413 € et un risque de 587 €. Ce qui représente un ratio rendement-risque inférieur à 1 : avec cette position, le risque est supérieur au rendement potentiel.
iron butterfly et butterfly
Le ratio rendement-risque d’un butterfly est quasi identique à celui d’un iron butterfly équivalent. Dans le profil du butterfly L’Oréal ci-dessous, on voit que, en choisissant les mêmes strikes et le même cycle d’expiration que pour l’iron butterfly L’Oréal précédent, on obtient un rapport rendement-risque très similaire. Le butterfly offre un profit potentiel de 760 € et fait courir un risque de seulement 240 €.
Mais alors comment choisir entre le butterfly et l’iron butterfly ? L’un des avantages de l’iron butterfly, c’est qu’il permet d’éviter les strikes dans la monnaie. Si vous choisissez un strike à la monnaie pour vos options courtes, vous choisissez des strikes hors de la monnaie pour vos options longues. Avec le butterfly, si les options courtes sont à la monnaie, l’une de vos options longues est dans la monnaie. Or, les strikes dans la monnaie, sur les marchés peu liquides, ont souvent la particularité de présenter de forts écarts entre cours vendeur et cours acheteur.
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