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L’effet janvier prétend être un phénomène consistant en un rendement moyen positif des actions au cours du mois de janvier.
Dans cet article, nous nous demandons si un tel phénomène existe vraiment et quelles en sont les causes possibles. Pour répondre à ces questions, nous nous focalisons sur l’exemple du S&P 500. Si vous cherchez un courtier pour trader les actions, cliquez ici.
Effet janvier
Qu’est-ce que l’effet janvier ?
Lorsqu’on parle de l’« effet janvier », on renvoie à la hausse du prix des actions qu’on est censé observer généralement au mois de janvier. Cette tendance supposée des marchés actions a été observée pour la première fois par Sidney B. Wachtel. Ce banquier d’affaires a remarqué dans les années 40 que, après 1925, les small caps avaient surperformé au mois de janvier.
Pourquoi un effet janvier ?
L’effet janvier est un phénomène complexe dont les causes ne sont pas parfaitement connues. Cependant, on peut utiliser plusieurs facteurs possibles pour expliquer les rallyes qui ont lieu en début d’année.
La théorie la plus couramment utilisée pour expliquer ce phénomène concerne la recherche d’avantages fiscaux. Les traders particuliers, pour alléger leur impôt sur le revenu, vendraient leurs actions en fin d’année et réinvestiraient le capital ainsi rendu disponible en début d’année. Ce comportement des petits investisseurs expliquerait pourquoi l’effet janvier tend à s’observer de manière plus prononcée chez les small caps, que représente l’indice Russell 2000.
Aussi, les primes de fin d’année donnent parfois aux salariés d’une entreprise un excédent de cash qu’ils peuvent avoir envie d’investir sur les marchés. Une fois les bonnes résolutions prises le 1er janvier, ces salariés sont prêts à se lancer et à acheter des parts de leurs actions favorites.
Par ailleurs, le début du mois de janvier marque la fin des vacances. C’est le moment où les traders ont plus de loisir pour réfléchir aux investissements qu’ils feront pendant le reste de l’année. Ils tendent alors à prendre des décisions et à les mettre en œuvre dès le début de l’année.
Et les entreprises publient généralement leurs résultats trimestriels au mois de janvier. Si ceux-ci sont encourageants, cela peut inciter les traders à acheter les actions des entreprises dont les prévisions pour l’année sont optimistes.
Enfin, le début de l’année est le moment où les économistes partageant leurs prévisions quant à la croissance du PIB. Si ces prévisions sont optimistes, elles peuvent elles aussi inciter les traders à investir dans les entreprises de leur pays en achetant leurs actions.
Les arguments contre l’effet janvier
Les marchés actions évoluent
Un des arguments avancés contre l’hypothèse de l’effet janvier tient dans le fait que les marchés financiers évoluent sans cesse. Ce qui rend incertaine l’existence de tout phénomène saisonnier observé dans le passé. En particulier, les marchés actions sont constamment affectés par l’arrivée de nouveaux instruments financiers ou de nouvelles réglementations, ainsi que par le changement du comportement des investisseurs. Ces changements peuvent rendre les tendances du passé obsolètes puisque, à tout moment, font surface de nouvelles tendances qui n’existaient pas lorsque les phénomènes du passé étaient observés.
L’efficience des marchés financiers
La thèse de l’efficience des marchés financiers est celle selon laquelle, à n’importe quel instant, les marchés intègrent dans les prix d’un actif l’intégralité des informations disponibles susceptibles d’affecter ces prix. Or, si les marchés étaient efficients et qu’il existait réellement un effet janvier sur les marchés actions, cette anomalie serait immédiatement exploitée par les traders, ce qui la ferait disparaître.
Il ne faut pas confondre l’effet janvier et le « baromètre janvier ». La pratique consistant à utiliser le mois de janvier comme baromètre repose sur l’idée que les performances du S&P 500 au mois de janvier préfigurent les performances de l’indice boursier pour l’année ainsi entamée. Selon cette idée, si le mois de janvier est haussier, cela annonce une année haussière sur les marchés actions US ; si le mois de janvier est baissier, cela annonce une année baissière.
Les leçons du passé
Selon le site moneychimp.com, le rendement mensuel moyen du S&P 500 pour le mois de janvier est positif. Si l’on tient compte des performances que l’indice a connues en janvier de 1950 à 2023, on observe un rendement mensuel moyen de +0,91 %. Ce n’est pas le rendement mensuel moyen le plus élevé, mais, au cours des 74 années observées, le mois de janvier a été haussier 44 fois et baissier 30 fois.
Mais, sur les 30 dernières années, le S&P 500 n’a enregistré des gains en janvier que 17 fois (57 %) ; tandis qu’il a enregistré des baisses mensuelles à 13 reprises (43 %). En pariant sur une hausse de l’indice à chaque début d’année sur l’ensemble de la période écoulée, on aurait donc bénéficié d’un taux de réussite à peine supérieur à 50 %, comme si on jouait à pile ou face. Par ailleurs, depuis 2009, le S&P 500 n’a connu un mois de janvier haussier que dans la moitié des cas (à sept reprises). Ce qui fait dire à certains analystes que l’effet janvier s’estompe à l’heure du nouveau millénaire.
Comment trader l’effet janvier ?
L’effet janvier, s’il existe, semble ne se produire que dans certaines situations et ne concerner que certains types d’actions. Au vu de l’impact modeste qu’a ce phénomène sur les marchés actions de nos jours, il est difficile d’élaborer une stratégie pour tenter de profiter de cette tendance saisonnière.
De manière générale, il est difficile d’anticiper les mouvements du marché pour acheter ou vendre au bon moment, que ce soit pour profiter d’une tendance saisonnière ou de tout autre facteur susceptible d’influencer les prix d’un actif. Si vous essayez de surfer sur un éventuel effet janvier, vous serez peut-être gagnant à court terme, mais vous aurez aussi dévié de la répartition d’actifs qui déterminait la composition de votre portefeuille. C’est pour cette raison que, plutôt que de baser leur trading sur des prédictions concernant tel ou tel mois de l’année, de nombreux investisseurs préfèrent la stratégie du « buy and hold », qui consiste à acheter des actions et à maintenir ces positions ouvertes sur le long terme.
Si, néanmoins, votre compte de trading est imposable, vous avez peut-être intérêt à investir dans des small caps en décembre pour bénéficier d’une éventuelle hausse des prix en janvier. Et si cette hausse des prix se matérialisait, vous auriez sans doute intérêt à réaliser vos profits et à réinvestir ce capital supplémentaire pour revenir à votre répartition d’actifs initiale.
Conclusion
Les statistiques montrent que l’effet janvier n’est pas un fait, mais une hypothèse, et que celle-ci reste pour le moins problématique. Plutôt que de parier sur une tendance haussière en janvier, les traders ont sans doute intérêt à examiner les conditions actuelles du marché. Ce sont elles qui doivent permettre d’anticiper la direction que suivront les marchés actions au début de l’année concernée.
Il convient également, avant d’investir dans une action particulière, de se concentrer sur les aspects fondamentaux de l’entreprise concernée, plutôt que sur la période à laquelle on envisage d’investir. Plus que les facteurs saisonniers, ce qui va déterminer l’évolution du prix de l’action, ce sont des éléments tels que l’évolution du chiffre d’affaires de l’entreprise et de ses bénéfices, ses perspectives de croissance, la façon dont elle est dirigée, etc.
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Sources
moneychimp.com : Monthly Market Returns – The January Effect, Etc. ; www.moneychimp.com/features/monthly_returns.htm