Options : comment bien gérer ses trades ?

Par Thomas Giraud

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Les options sont des contrats à durée déterminée. Lorsque la date d’échéance des options négociées est atteinte, la position concernée doit être clôturée par le trader et donner lieu, le cas échéant, à une livraison du sous-jacent. Mais, dans la pratique, les positions impliquant des options sont souvent fermées avant leur date d’échéance. Car la plupart des traders négocient des options, non pas pour livrer ou se faire livrer un sous-jacent à un prix avantageux, mais pour revendre ou racheter leurs options à un prix avantageux. La pratique consistant à fermer une position, soit définitivement, soit pour aussitôt ouvrir une position plus favorable, relève de ce qu’on peut appeler la gestion de ses trades (options trade management). Nous explorons dans cet article trois aspects essentiels du trade management dans le trading des options : la gestion des trades gagnants, la gestion des trades perdants et la gestion du risque gamma.

Options Management

Gestion des trades gagnants

Pour éviter de voir un trade gagnant se transformer en trade perdant, de nombreux traders se fixent un objectif de gain. Les traders qui négocient des options n’échappent pas à cette règle générale. Lorsque leur position atteint un niveau de prix cible, ils ferment cette position et prennent leurs profits. Cette stratégie de management présente au moins trois avantages dans le domaine des options :

1/ Conserver un bon rapport risque/rendement

Lorsque la position présente un profit potentiel déterminé et que les conditions du marché sont favorables au trade concerné, la position se dirige peu à peu vers son profit maximal. Lorsque le P/L du trade parvient à 50 % de ce profit maximal, un basculement se produit. Les gains non réalisés deviennent supérieurs aux gains que la position n’a pas encore obtenus. Le trader a alors plus à perdre qu’à gagner. En fermant ses positions lorsqu’elles atteignent 50 % de leur profit maxilmal, le trader s’épargne le désagrément de voir sa position perdre tout ce qu’elle avait gagné, alors qu’elle avait plus à perdre qu’à gagner.

2/ Un meilleur taux de réussite

Une stratégie impliquant une règle de prise de profits présente nécessairement un meilleur taux de réussite qu’une stratégie identique qui ne se distinguerait de la première que par l’absence d’une telle règle. Pour le montrer, on peut avoir recours au backtesting. Dans notre premier backtest, nous avons vendu le put de delta -0,30 dans le marché sous-jacent SPY, avec une entrée 45 jours avant l’échéance, et nous avons maintenu la position ouverte jusqu’à l’échéance (période : 1 janvier 2010 – 8 juillet 2022). On voit que le taux de réussite de la stratégie s’élève à 89 % :

options_management - options_trading - taux de réussite sans gestion

Dans notre deuxième backtest, nous avons vendu le put de delta -0,30 dans le marché sous-jacent SPY, avec une entrée 45 jours avant l’échéance, et nous avons fermé la position lorsque celle-ci parvenait à 50 % de son profit maximale (période : 1 janv 2010 – 8 juillet 2022). On voit que le taux de réussite de cette stratégie s’élève à 98 %. Il est supérieur à celui de la stratégie précédente :

options_management – options trading -_taux réussite à 50 %

3/ Un meilleur P/L journalier

Lorsqu’on prend ses profits à 25 ou 50 % de son profit maximal, on reste moins longtemps sur le maché. Cette durée plus courte du trade moyen permet de parvenir à un meilleur P/L journalier. Dans notre backtest, lorsque nous sommes restés sur le marché jusqu’à l’échéance des options, le profit moyen par jour s’est élevé à 2,13 $. Lorsque nous sommes sortis du marché à 50 % du profit maximal, le profit moyen par jour s’est élevé à 5,57 $. On voit que la prise de profits permet un usage plus productif de son capital.

options management – options trading - backtests

Gestion des trades perdants

Utiliser un stop loss

Lorsqu’on utilise une stratégie à débit, la perte maximale s’élève au débit payé pour ouvrir la position. Lorsqu’on utilise un spread, la perte potentielle s’élève également à un montant défini : le débit payé pour ouvrir la position si le spread est long, la distance entre les sitrkes (moins le crédit reçu) si le spread est court. Mais lorsqu’on vend une option à découvert (short put/call, short ratio spread, strangle, straddle, etc.), la perte potentielle est illimitée. Si on veut maîtriser son risque, on doit alors définir à l’avance le montant maximal qu’on est prêt à perdre avec le trade concerné et le prix auquel on fermera la position. En d’autres termes, on doit placer un stop.

Mais comment déterminer le montant de la perte maximale qu’on est prêt à essuyer ? De nombreux traders utilisent la règle qui consiste à multiplier le montant du crédit reçu par deux. Si, par exemple, je reçois un dollar à l’ouverture de ma position, je multiplierai ce montant par deux pour définir le montant de ma perte maximale (2 $). Et je multiplierai le montant du crédit par trois pour définir le prix auquel fermer la position (3 $). Si le prix de la position parvenait à 3 $, je parviendrais bien en fermant la position à une perte égale à :

3 – 1 = 2 $

Dans un nouveau backtest, nous avons vendu le put de delta -0,30 dans le marché sous-jacent SPY, avec une entrée 45 jours avant l’échéance, et nous avons fermé la position lorsque celle-ci parvenait à une perte égale à un multiple donné du crédit reçu (période : 1 janvier 2010 – 8 juillet 2022). On voit d’après les résultats ci-dessous que la stratégie consistant à vendre un put et à fermer la position lorsque la perte s’élève à deux fois le crédit reçu produit de meilleurs résultats que les autres règles de stop loss :

options management – options trading - tableau excel

Rouler ses options vers une date ultérieure

Lorsque leur trade est perdant, les traders disposent de différents outils pour défendre ce trade. Une de ces méthodes de management consiste à rouler les options de la position vers un cycle d’expiraiton ultérieure. Cette technique consiste à fermer la position perdante pour en ouvrir une autre, similaire, dans un cycle d’expiration arrivant à échéance ultérieurement. Ce faisant, on donne à son trade plus de temps dans l’espoir de voir les conditions de marché devenir favorables et de voir le trade perdant devenir gagnant. De plus, si on reçoit un crédit au moment du roulement, on améliore son ou ses seuils de rentabilité. On donne ainsi à la position plus de chances de finir dans le vert.

Attention : Il convient de ne pas rouler ses options trop tôt ni trop souvent. Donnez à vos positions le temps de parvenir à leur objectif de gain avant de décider de les rouler. La probabilité de profit qu’indique la plateforme TWS représente vos chances d’être gagnant à l’échéance, et pas avant. Si donc votre position présente un P/L d’abord négatif, il n’y a pas lieu de s’affoler ; sauf si votre perte cible a été atteinte. Pour des considérations complémentaires sur le moment opportun pour rouler ses options, lisez notre chapitre ci-dessous intitulé « Gérer le risque gamma ».

Rouler ses options vers un strike supérieur/inférieur

En matière de management, il existe une autre façon de rouler ses options. Celle-ci consiste à consiste à fermer une position pour en ouvrir une autre, similaire, mais qui présente un ou des prix d’exercice différents. Si, par exemple, je vends initialement un strangle en utilisant le delta 0,30 pour choisir mes strikes et que le prix du sous-jacent devient inférieur au prix d’exercice de mon put, je peux envisager de rouler mon call vers le prix du sous-jacent pour réduire le delta positif de ma position.

Dans le graphique performance ci-dessus, on peut voir que notre short strangle est delta positif (+0,31). En effet, le prix du sous-jacent (17,56 $) est inférieur au prix d’exercice de notre put (18 $). Et la position a intérêt à voir une hausse du sous-jacent pour être en position gagnante (prix du sous-jacent situé entre les strikes du short strangle). Pour réduire le biais haussier de cette position, on peut rouler le short call vers un strike inférieur dont le delta sera encore plus négatif. Si, par exemple, on ferme le short call de strike 19 pour vendre le call de strike 18, on obtiendra un short straddle dont le delta sera moins positif.

Gérer le risque gamma

Il n’y a pas de règles absolues permettant de choisir le bon moment pour rouler. Il appartient au trader de faire preuve de jugement au vu des conditions de marché. Si vous ouvrez vos positions 45 jours avant l’échéance pour bénéficier de l’accélération de l’érosion de la valeur temps, nous vous conseillons cependant d’envisager de rouler 21 jours avant l’échéance. Ce faisant, vous évitez d’être confronté au risque gamma. La valeur de cette mesure tend en effet à augmenter lorsqu’on approche de l’expiration. Dans tous les cas, on préférera rouler en recevant un crédit car cela permet d’améliorer son seuil de rentabilité. Si vous roulez en payant un débit, vous vous retrouverez au contraire avec un seuil de rentabilité moins favorable. Et avec une perte maximale plus élevée.

Dans le profil ci-dessus, on peut voir un short straddle arrivant à échéance dans un mois, le 29 juillet. Il affiche un gamma de seulement -0,13. Il présente ainsi un risque directionnel relativement faible. Mais, dans le profil du straddle ci-dessous, qui arrive à échéance dans quelques jours (le 18 octobre), le gamma de la position est bien plus négatif (-0,43). Il faudrait donc rajouter (soustraire) 43 points au delta de la position en cas de baisse (hausse) du sous-jacent. Ce qui rendrait son prix bien plus sensible aux mouvements du sous-jacent. En roulant la position 21 jours avant l’échéance, on se serait épargné ce risque directionnel.

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