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La majorité des investisseurs détiennent un portefeuille auprès de leur banque ou de leur broker, composé d’actions. Certains investisseurs conservent leurs actions à long terme, selon la stratégie dite buy-and-hold, tandis que d’autres ont une approche plus spéculative et prennent des positions d’actions à court terme.
En vue d’augmenter les rendements et de réduire les risques, des gains supplémentaires peuvent être obtenus en émettant une option couverte. À partir de divers exemples pratiques, nous allons présenter comment émettre des options couvertes et approfondir le sujet du covered call et du covered put. Si vous cherchez un courtier pour négocier des options, cliquez ici.
Covered call et covered put
Option d’achat couverte – covered call
Supposons que vous ayez une position de 1 000 actions TomTom. Son cours a considérablement augmenté ces derniers temps et a atteint un sommet depuis plusieurs années. Au prix de 9,80 €, il peut être intéressant de vendre des options call avec les actions sous-jacentes comme couverture. Vous pouvez par exemple vendre 10 options call à échéance en juillet à un prix d’exercice de 11 €, pour lesquelles vous recevez une prime d’environ 0,32 €. La vente de ces options call est couverte : le broker ne prélève donc pas de marge. En termes techniques, il s’agit d’un covered call. Comme vous le comprendrez, ce n’est pas pour rien que la stratégie d’option covered call est des plus simples, même si le choix de l’option call à émettre n’est pas toujours facile à faire.
Choix d’option dans le cadre du covered call
Lors de l’émission d’options call couvertes, il est essentiel de tenir compte d’un certain nombre de facteurs. La première chose est de préciser la date d’échéance. Les options peuvent être choisies à court terme, comme 1 ou 2 mois, ou à plus long terme, par exemple 6 mois. La prime reçue augmente à mesure que l’échéance des options est lointaine. En effet, dans ce cas, l’érosion de la valeur temps est moins élevée. Le thêta est en effet supérieur pour les options à court terme.
L’idée qui sous-tend l’émission d’une option call couverte est que la prime reçue a été encaissée. L’objectif est donc que l’option expire sans valeur, de sorte que le rendement supplémentaire soit égal à la prime reçue. Lorsque l’érosion de la valeur du temps est importante, la valeur temps de l’option diminue donc rapidement et vous réalisez le rendement supplémentaire. Il n’est, certes, pas si simple de choisir toujours l’option dont la durée est la plus courte, car la prime perçue doit également être proportionnelle aux frais de transaction notamment. Vu qu’il n’y a pas d’options hebdomadaires sur TomTom, le choix est un peu plus facile dans ce cas. La date d’échéance reste bien le premier souci majeur.
Mois | Prime d’option |
Juillet | 0,32 € |
Août | 0,55 € |
Septembre | 0,65 € |
Décembre | 0,95 € |
Le prix d’exercice du covered call
La seconde chose est de s’intéresser au prix d’exercice. Si, par exemple, une option à la monnaie est choisie, la prime reçue est relativement élevée par rapport à une option en dehors de la monnaie. De nombreux investisseurs préfèrent, par contre, conserver les actions pendant une période plus longue, ce qui fait que la livraison des actions à la date d’échéance prévue n’est pas jugée opportune. Ici aussi, il faut trouver un juste milieu entre le prix d’exercice et la prime d’option à recevoir. À titre d’exemple, nous prenons les options call suivantes sur TomTom à la date d’échéance de juillet.
Pour un call at-the-money de 9,80 €, la prime est d’environ 0,65 €. Si nous convertissons cela au cours actuel, cela donnera un rendement de 6,5 % si l’option expire sans valeur. La période couverte est d’un peu plus d’un mois, il suffit donc de calculer le rendement annuel.
Ce n’est hélas pas si simple, car tous les mois, le prix ne restera pas inférieur au prix d’exercice de l’option émise. Dans ce cas, vous pourriez être contraint à racheter l’option émise à perte, de rouler votre position ou de livrer les actions. Au bout du compte, c’est une décision qui vous appartient ; il n’existe pas de règle empirique concernant le covered call. Mais en théorie, vous pourriez continuer à rouler votre position aussi longtemps que vous détenez les actions.
La maîtrise des primes d’option
Les primes d’option sont prises en compte afin de pouvoir prendre une décision motivée concernant le choix de l’option call à émettre. L’option call au prix d’exercice de 9,80 € n’est pas intéressante en raison de la forte probabilité (environ 50 %, voir delta), que l’option se termine dans la monnaie et qu’il faille donc prendre une nouvelle décision pour la position. Une option avec un delta de 0,20 est plus intéressant et la probabilité que l’option se solde dans la monnaie est de 20 %.
Dans notre exemple de covered call, l’option call TomTom a un prix d’exercice de 11 € et un delta assez proche de 0,22 €. En examinant le graphique, nous constatons que l’action TomTom n’a pas dépassé les 10,60 € récemment, un cours de 11 € permet donc d’envisager une hausse. Même si l’action est supérieure à 11 €, le résultat obtenu est supérieur à 15 %. Ce résultat a été calculé sur la base du gain de cours 11 € – 9,80 € = 1,20 €, et de la prime reçue de 0,32 €, qui représentent au total environ 1,50 €.
Le choix revient à l’investisseur
Tout dépend donc du choix fait par l’investisseur et celui-ci peut varier d’un investisseur à un autre. Si vous pensez que TomTom va faire l’objet d’une reprise par une autre société à court terme, il n’est peut-être pas judicieux de vendre une option call car vous limiteriez alors le rendement possible. Mais ne vous y trompez pas, il y a peut-être un lien entre ceci et la raison pour laquelle ces options call rapportent beaucoup. TomTom étant une action volatile, les primes d’options sont élevées. Si nous la comparons avec la Royal Dutch Oil, par exemple, vous constaterez que les primes d’option sont beaucoup plus faibles, car l’action est moins volatile. La raison pour laquelle la prime d’option est élevée pour certaines actions est donc en partie due à la volatilité ou à l’attente du marché quant à une éventuelle reprise.
Dans l’exemple de covered call ci-dessus, il est donc tout a fait pertinent de vendre une option call à un prix d’exercice de 11 €. La prime reçue de 0,32 € est parfaitement proportionnelle aux frais de transaction, soit 1, 80 € par option (tarif appliqué par LYNX), il reste donc un peu plus de 30 € par option call émise. Si le prix continue d’augmenter et qu’il dépasse les 11 € en juillet, alors, la décision sera difficile à prendre.
Gestion des positions
Il est alors possible d’opter pour le roulement de l’option, c’est-à-dire racheter l’option en cours et, par exemple, vendre un call mois d’août à 11,50 €. Une telle transaction devrait être réalisée sans perte de prime, même si ceci dépend du prix de l’action. Une autre possibilité est de subir une perte et de racheter l’option. Ce scénario est de loin le moins bon sauf si l’investisseur est vraiment persuadé que le cours devrait repartir à la hausse. Mais ce scénario est plutôt risqué et à surveiller de très près. Vous pouvez enfin opter pour la livraison des actions sous-jacentes et ainsi clôturer la position. LYNX ne prélève pas de frais à cet effet, l’opération est donc peu onéreuse.
En multipliant la prime reçue de 0,30 € par 12, on pourrait théoriquement obtenir un rendement supplémentaire de plus de 35 % sur une base annuelle. Mais est-ce réaliste ? Non, absolument pas. La prime reçue peut fluctuer d’un mois à l’autre à cause de la baisse de la volatilité. Certains mois, vous roulez vos positions car le prix a augmenté trop vite, avec un zéro net au final. L’émission chaque mois d’une option call couverte en dehors de la monnaie avec un delta 0.20 sur l’action TomTom devrait rapporter un peu plus d’un euro à la fin de l’année. Converti au cours actuel d’un peu moins de 10 €, le rendement supplémentaire annuel obtenu est de 10 % environ.
Émission couverte – covered put
Si vous voulez réagir à la baisse d’une action, vous pouvez le faire en shortant les actions, par exemple. Vous vendez donc des actions que vous ne possédez pas mais que vous empruntez à un autre investisseur, dans l’espoir de les racheter à une date ultérieure à un prix inférieur. Vous payez toutefois des intérêts à la partie qui vous prête les actions. En pratique, pour une action liquide, cela représente environ 1 % sur une base annuelle.
Supposons que vous vouliez profiter de la tendance baissière affectant l’action Peloton. Vous pouvez vendre 100 actions PTON au prix actuel de 12,22 $.
Vous pouvez également vendre un put couvert en plus de votre position short impliquant 100 actions. Si nous examinons les options de juillet correspondant au sous-jacent Peloton, on voit que le put de strike 10 semble intéressant. Si, après avoir vendu des actions Peloton, on vend également ce put, on obtient un covered put.
Le put de strike 10 a un delta de -0,22. La probabilité de voir cette option expirer dans la monnaie est donc de environ 22 % seulement. La vente de l’option covered put vous rapportera une prime de 0,59 $. Cela limite bien sûr votre profit potentiel, qui s’élève à 59 $. Si le prix de l’action passe sous 10 $ et que l’option expire dans la monnaie, vous serez assigné. Vous achèterez ainsi 100 actions à 10 $ l’action. Mais vous empocherez un profit égal à [(12,22 – 10) x 100] + 59 = 281 $.
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